- Charlemont père et fils.
- Le "combat du siècle" - Charles Charlemont - Driscoll.
- Les matchs-défis : Charles Charlemont - Castérès.
- Charles Charlemont et l'art de la Canne.
- Charles Charlemont et la boxe française.
- Dranem chante le "jiu jitsu" - Georges Dubois.
- Charles Charlemont et la lutte parisienne.
- Charles Charlemont avec ses élèves.
JOSEPH-PIERRE CHARLEMONT (1839-1929)
Joseph naît au sein d’une famille nombreuse à Lesdain, petit village du Nord de la France. Ses parents, paysans, poussés par la misère rejoignent Paris. Ils emménagent rue Charonne; Joseph passe une enfance difficile, recevant une éducation qu'il qualifiera de "pommes de terres et de tornioles".
Afin de ne pas être une charge pour sa famille, il abandonne l'école puis s'engage à 17 ans, au 2ème régiment de Zouaves d’Afrique caserné à Oran, puis au 19ème bataillon de chasseurs à pied, basé place du Château d'Eau. La rencontre avec Louis Vigneron s’avère décisive ; sous l’influence de ce professeur de Canne, Bâton et boxe française, il progresse rapidement dans ces trois disciplines.
Marié, père d'un enfant, il retrouve la vie civile en 1869. Devenu professeur, il ouvre une salle d'armes, au 41 bis, rue Gay-Lussac. Il enseigne la Canne, le Bâton et la boxe française au gymnase de la Sorbonne. Mais la Commune de Paris gronde… Joseph Charlemont, acquis aux idées républicaines, interrompt ses cours et s'engage activement, le 18 mars 1871, auprès des « Fédérés ».
Après sa condamnation à mort par contumace, le 24 septembre 1872, il s’enfuit en Belgique. À Bruxelles, il ouvre une salle et multiplie les démonstrations de Canne, Bâton et de boxe française. Amnistié, il rentre en France en 1879. Il se montrera très actif, ainsi que son fils Charles et quelques autres, pour le développement de la Canne française… on comptait jusqu’en 1914, 400 000 pratiquants ! La première guerre mondiale sera fatale à son expansion.
CHARLES CHARLEMONT (1862-1944)
Charles, succède à son père le 1er février 1893, puis devient en 1900, champion du monde amateur devant Castérès.
La boxe française est à son apogée ; enseignée à l'armée, dans les lycées ainsi que dans les sociétés sportives, elle devient grâce aux Charlemont, père et fils, une véritable pratique sportive et éducative...
Les élites de la société ainsi que de très grands boxeurs fréquentent la salle Charlemont, située au 24 rue des Martyrs, pour « en découdre à la loyale »…
Salle Charlemont - 24 rue des Martyrs
« … J’entends encore les commandements précis et la voix un peu voilée du professeur Charlemont, alternant avec les clics-clacs des cannes s’entrechoquant, donnant ses leçons particulières à l’Académie Charlemont, rue des Martyrs. Feintes, parades, attaques et ripostes se succédaient, chaque erreur de geste ou d’attitude étant impitoyablement corrigée par le maître attentif. » P. Baruzy
Le succès ne se dément pas, Charles qui donna son premier assaut public à 9 ans, voit sa notoriété dépasser celle de son père... Jusqu'à la veille de la première guerre mondiale, il participe à de nombreux combats et démonstrations de canne.
Il poursuivra l'oeuvre familiale jusqu'à sa mort en 1944.
Les Français considèrent leur boxe (pieds-poings), supérieure à celle des Anglais ; ils organisent une rencontre entre les 2 meilleurs poids moyens de leur pays… baptisée : « Le combat du siècle » !
LE COMBAT DU "SIECLE" !
Le 28 octobre 1899, ce match-défi oppose Charles Charlemont, le champion de boxe française le plus médiatique, et Jerry Driscoll. La rencontre se déroule à Paris, au gymnase de la rue Pergolèse ; une manifestation privée (la police interdit les combats en réunion publique), et sur invitation.
Le combat du "siècle" !
12 reprises de 2 minutes sont prévues avec 1 000 livres de récompense au vainqueur. L’événement fait grand bruit. Le tout-Paris, remplit la salle de 300 places.
Charles Charlemont
Jerry Driscoll
Le combat commence, Driscoll, se plaint, dès les premières minutes, d’être mordu par son adversaire. La foule manifeste. L’anglais mène l’assaut, malgré les chassés-croisés foudroyants et les nombreux coups de pieds de revers qu’il encaisse. Lors de la 8e reprise, Driscoll s’effondre, terrassé par une pointe de Charlemont, un « fouetté » à l'abdomen ! Charles, déclaré vainqueur, démontre la supériorité de la boxe française…
Ce fameux coup de pied fit « jaser »... Pour les journalistes français, rien d’anormal, il s’agit d’un coup de pied… « Détaché en plein estomac » !
Les Anglais, d'un avis fort différent, soulignent un « coup bas », porté au bas-ventre :
« Driscoll ne savait pas à quoi il s'engageait lorsqu'il accepta de rencontrer le français à son propre jeu… »
B.J. Angle - My Sporting Memoriees - 1925
Jerry Driscoll, fair-play, estima qu'il s'agissait d'un accident ; il proposa au français une revanche, en vain...
Driscoll contre Charlemont - Caricature
LES MATCHS-DÉFIS CHARLEMONT - CASTÉRÈS
Ces 2 champions de boxe française-savate, se sont affrontés à plusieurs reprises entre 1898 et 1903, lors de rencontres disputés salle Wagram à Paris, devant une assistance comble...
" Les deux 2 anciens rivaux ont déployés pendant 20 minutes toute leur énergie, nous faisant assister tour à tour à des passes splendides qui onr émerveillé l'assistance " L'Auto-Vélo
Victor Castérès (1866-1930)
CHARLES CHARLEMONT ET L'ART DE LA CANNE
« Charles Charlemont, maître incomparable pour sa patience et son attention constante, aimait la canne dont il « visait » avec une extraordinaire adresse. Son exploit favori n’était-il pas d’enlever une cigarette des lèvres d’un fumeur, soit par un moulinet de face, soit de profil ! »
Assaut de Canne, par Charles Charlemont
Charles Charlemont en garde quarte
Position de repos Moulinet horizontal en avant à gauche - en avant à droite
Gardes quarte Parade du coup de tête, la main renversée
Parade du coup de jambe tierce Coup de bout à deux mains
Coup de bout en marchant Garde tierce - P. Mainguet
Esquive du coup de jambe quarte et riposte du coup de tête
CHARLES CHARLEMONT et LA BOXE FRANÇAISE
En garde !
Coup de pied de figure avec parade
Coup de pied de flanc (2e mouvement) Coup de pied de poitrine avec parade
Chassé-croisé (3e mouvement)
Coup d'arrêt par le coup de pied de flanc
Riposte de coup de pied bas, après parade du coup de pied figure
En 1905, alors que la boxe française connaît de belles heures, le jiu-jitsu apparaît en France. Il et popularisé par la rencontre entre Georges Dubois, spécialiste des sports de défense français et le professeur Régnier ou "Re-Nié"...
La méthode japonaise se place au 1er plan de l'actualité sportive parisienne :
"Tout est au "jiu-jitsu" ! Les rues, les théâtres, les journaux, les musics-halls retentissent de ce mot magique qui sonne comme un clairon de victoire."
Le jiu-jitsu obtient une telle audience qu'il est officiellement enseigné dans la police. Charles Charlemont et les autres professeurs de boxe française, pensent ce n'est qu'une mode passagère, et Dranem en fait une chanson : "Le vrai jiu-jitsu".
"Pour remplacer la boxe française
On a pris la boxe japonaise
C'est très commode et plus connu
Ca s'appelle le jiu-jitsu..."
DRANEM (1869-1935)
Dranem ou Charles Armand Ménard, est un chanteur et fantaisiste français. Son répertoire a fait de lui une des vedettes les plus populaires de la "Belle Epoque". Il se produira 20 ans à "l'Eldorado", le temple du café-concert."
En 1911, il fonde la maison de retraite de Ris Orangis à l’attention des artistes lyriques, inaugurée le président Armand Fallières.
Il s'éteint le 13 octobre 1935, à l'âge de 66 ans.
CHARLES CHARLEMONT et LA LUTTE PARISIENNE
Enfourchement sur les coups de pieds figure
Coup de hanche en tête à droite
Prise de jambe sur un adversaire mal placé en boxe anglaise Renversement sur le changement de garde en avant
Passer la jambe à l'adversaire pour le faire tomber
CHARLES CHARLEMONT, avec ses élèves et prévôts.