La "Rose couverte de Paname", club de canne de combat dite française et de bâton, se situe près de Paris à Antony.
« À la moindre dispute les Bâtons ferrés sont en l’air, les Basques s’en escriment avec un art qui a ses règles et ses professeurs comme le sabre et l’épée ». E. de Jouy 1817
LE MAKILA ou MAKHILA
Emak kila : "Donner la mort".
1134 : Le moine Eymeri Picaud, pèlerin de Compostelle, décrit cette arme spécifique basque, dans son ouvrage « Peregrinationis »… Son utilisation est multiple : aiguillon pour mener l'attelage, Canne de marche ou arme de poing redoutable, elle serait à l'origine de la baïonnette inventée à Baiona en Galice, et de la Canne épée.
« …Dès son jeune âge, Roland se distingue comme Gargantua, par sa force prodigieuse, chasse les maures pillards, et s’étant forger un Makhila gros comme une poutre, s’engage dans l’armée de Charlemagne et extermine les Maures »
La Chanson de Roland
Bâton de néflier de 85 cm de long, comportant des dessins en relief dus à des saignées. Le Makila est plombé sur l'extrémité inférieure, gainé d'une douille de cuivre, terminé par une pointe à 4 ailettes raccordée au bois à travers un sou. À l’autre bout : un dard recouvert par un manchon amovible terminé par un pommeau en corne et muni d'une dragonne pour faire des moulinets.
Son utilisation est multiple : aiguillon pour mener l'attelage, simple Canne de marche pouvant se transformer en un arme de poing redoutable, elle serait à l'origine de la baïonnette inventée à Baîona en Galice, et de la Canne épée.
« Ils ont presque toujours à la main un Makila ou bâton plombé, qu’ils brandissent d’un air héroïque. S'ils passent à côté d'un voyageur, ils arrêtent un moment le moulinet de leur bâton, saluent avec grâce, mais comme des égaux, sans baisser le regard. Ils se savent tous gentilshommes. »
1858 : Itinéraire descriptif et historique des Pyrénées. A. Joanne
Fabrication :
Tout commence par la recherche en forêt des pieds de néflier, essence rare. Une fois trouvés, les tiges qu’ils portent sont sacrifiées à la main à l’aide d’outils tranchants. Cette opération est réalisée en forêt au printemps… Utilisé comme arme offensive : couteau, fourche, fusil de chasse, ou défensive dans un pays où l'on circulait longuement à pied à travers des campagnes peu sûres.
Les attentats contre les voyageurs étaient fréquents. Il fallait se défendre aussi contre les animaux sauvages : ours en montagne, sangliers et loups contre lesquels on organisait des battues, enfin les chiens errants, très redoutés parce que souvent porteurs des germes de la rage. Les fers aiguisés constituaient dans ces rencontres un secours plus efficace que les simples Bâtons.
Ils ont probablement à travers les siècles transpercés plus de chiens sauvages affamés que de malheureux pèlerins.
Au 19e siècle, le Makila fut interdit par les autorités… il servait trop souvent dans les rixes. Les attentats contre les voyageurs étaient fréquents. Il fallait se défendre également contre les ours en montagne, les sangliers, les loups contre lesquels on organisait des battues, ainsi que les chiens errants, très redoutés parce que souvent, porteurs des germes de la rage. Les fers aiguisés constituaient un secours plus efficace que les simples Bâtons.
« Le basque qui marche toujours armé du terrible Makhila se rend souvent coupable de coups et blessures volontaires ; s’il lui arrive parfois de commettre un meurtre, ce n’est guère qu’à la suite d’une rixe violente, dans un accès de colère ou de folle ivresse. » 1842
« Criminalité. Parfois aussi, un Basque apparaît sur les bancs des cours d'assises ; mais alors croyez plutôt à une malheureuse qu'à une odieuse culpabilité. Si, armé du terrible Makila, il a pu, dans un accès de colère ou de folle ivresse, commettre un meurtre involontaire, pousser trop loin une vengeance, il n'a jamais du moins agi dans un but d'intérêt pécuniaire. »
1858 : Charles de Picamilh
« À l'époque primitive, les Basques avaient le Makila, espèce de bâton ou de casse-tête qu'ils ont conservé jusqu'à nos jours, et qu'ils manient avec une grande adresse. » 1867 A. Baudrimont
« Faisons simplement mémoire, voulez-vous, du « Makhila », cette escrime au bâton ferré, très en honneur jadis, et aujourd'hui tombée grâce au ciel, en complète désuétude. Le calendrier de ses rencontres, coïncidait étrangement avec les jours de fête… » 1919 Gure herria
Le Makila n'est plus cette Canne du « pauvre », composée d’une simple branche de néflier, il est devenu un objet d'apparat ou de collection cadeau offert aux visiteurs distingués...
Il doit se trouver beaucoup plus de "bâtons ferrés" basques dans le reste du monde que dans les 7 provinces elles-mêmes.