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- Deburau au cinéma.

- Deburau au théâtre.

- Les mimes Marcel Marceau et Étienne Decroux.

- Le Pierrot de Deburau.

 

 

 

 

 

                                          DEBURAU au CINÉMA

                             

 

            

          Sacha Guitry - Deburau

 

 

 

« …Adore ton métier, c'est le plus beau du monde !

 

C'est mieux que tout, c'est magnifique et tu verras,

Tu verras ce que c'est qu'une salle qui rit,

Tu l'entendras.

Imagine un très grand silence :

On vient de lever le rideau.     

Un silence absolu, complet...

On entendrait voler un imprésario !

 

Soudain, tu viens de faire une chose qui plaît,

Un geste inattendu, comique... et ça commence

 

Et le rire au galop qui traverse la salle

Emporte tout,

Les chagrins, les soucis

Et les peines.

Et comprends bien ceci,

Comprends que c'est pour ça qu'ils viennent.

À ceux qui font sourire on ne dit pas merci.

Je sais, oui, ça ne fait rien,

Sois ignoré.

Va donc laisser la gloire à ceux qui font pleurer.

Je sais bien qu'on dit d'eux qu'ils sont « les grands artistes ».

Tant pis, ne soit pas honoré.

On n'honore jamais que les gens qui sont tristes.

 

Sois un paillasse, un pitre, un pantin - que t'importe !

Fais rire le public, dissipe son ennui,

Et, s'il te méprise et t'oublie

Sitôt qu'il a passé la porte,

Va, laisse-le, ça ne fait rien,

On se souvient

Toujours si mal de ceux qui vous ont fait du bien !

 

Mais, peut-être qu'un jour alors tu connaîtras

Ce bonheur ignoré de la gloire éphémère,

Ce bonheur qu'on n'achète pas

Oui, peut-être qu'un jour tu seras populaire ! »

 

 Le monologue de Deburau.

 
 
 
 
 
 
                   
 
                LES ENFANTS DU PARADIS -1943

                  

          Les Enfants du Paradis - affiche      

Anselme Deburau (E. Decroux) présente Baptiste (J.L. Barrault)...

 

                         

Un film de Marcel Carné (1943), sur un scénario de Jacques Prévert.

 

Distribution :

Arletty (Garance), Jean-Louis Barrault (Baptiste Deburau), Pierre Brasseur (Frédérick Lemaître), Marcel Herrand (Lacenaire), Pierre Renoir, Maria Casarès...

 

Synopsis :

 Dans le décor du Boulevard du crime, le destin va contrarier l’amour de la belle Garance pour Baptiste Deburau, le célèbre le mime du Théâtre des Funambules… Ce chef d’œuvre du cinéma français restitue l’ambiance du Boulevard du Crime et du Paris des années 1830. Jean-Louis Barrault forma un duo inoubliable, avec une Arletty - « Garance » éternelle… 

 

 

 

                Arletty Deburau Barrault             Arletty Garance - Deburau Barrault                                    

                  « Il est la douceur même. »  Arletty

 

 

La rencontre de Garance et Baptiste. 

 

 

Anecdote : Fasciné par le personnage de Deburau, Jean-Louis Barrault imagine un film qui confronterait le théâtre parlé et le mime, avec la présence du célèbre comédien Frédérick Lemaître. Il soumet son projet à Marcel Carné et Jacques Prévert, au cours d'une rencontre à Nice, en janvier 1943. Ce long métrage s'appellerait : « Les Funambules ».

 

"...Pantruche aux Parigots va bientôt disparaître,

Il ira retrouver les géants du boulevard,

Gaspard au masque blanc et Frédérick Lemaître !

C'est malchance pour nous d'être arrivés trop tard..." B. Dimey - extrait du "Bestiaire de Paris".   

 

Frédérick Lemaître (P. Brasseur), dans le rôle de Robert Macaire - Répétition.

Baptiste et Frédérick Lemaître - Estaminet.

 

 

 

 

 

 

 

LACENAIRE (1800-1836)

 

Une figure criminelle contemporaine de Deburau, Pierre-François Lacenaire, surnommé le « Dandy du crime », fascine Prévert :

 

 

                   Lacenaire Piere-François 1803-1836                         Lacenaire - Enfants du paradis Marcel Herrand

 

« On ne me permettra pas de faire un film sur Lacenaire, mais je peux mettre Lacenaire dans un film sur Deburau. »

 

 

Lacenaire et Avril, après leur crime...

 

 

« …La seule distraction du Père Soubise était le maniement ou l’enseignement du Bâton, son arme favorite. Lacenaire, son élève préféré, éprouvait le plus grand plaisir à le faire causer sur les avantages qu’on pouvait retirer de cet art…

 

On ne sait pas quelle est la puissance d'un moulinet en pleine branle, disait-il un jour à Lacenaire; tenez, en Russie... j'ai arrêté, pendant plus d'un quart d'heure, avec une simple Canne ferrée, 10 Cosaques qui tournoyaient autour de moi comme des corbeaux...

 

J'en tuai deux et blessai grièvement trois ou quatre à la tête... les autres ! Je les étourdis de coups à la tempe. Et ils prirent la fuite...

 

Lacenaire adorait cet être hâbleur et naïf a force d'être exagéré… »  Cochinat V.

 

        

                                                                                   Lacenaire - les enfants du paradis - marcel herrand  

 

« Ah laissez-moi chanter, moi qui sans agonie

Vais vous quitter dans peu d'instants,

Qui ne regrette de la vie

Que quelques jours de mon printemps

Et quelques baisers d'une amie

Qui m'ont charmé jusqu'à vingt ans !...

 

… Que voulez-vous de moi ? Vous parlez d'échafaud ?

Me voici... j'ai vécu... j'attendais le bourreau. »  Lacenaire

 

 

 

 
Pétition d'un voleur au roi son ami. Catherine Sauvage

 

 

 

 

 

 

 

JACQUES TATI (1908-1982)

 

Jean-Louis Barrault, pour une question d'emploi du temps, failli être remplacé par un jeune mime alors inconnu, repéré par Carné dans un music-hall… Jacques Tati !

    

           Jacques Tati - Mr Hulot                   Jacques Tati

 

« Adieu Monsieur Hulot, On le pleure mort, il aurait fallu l’aider vivant ! » P. Labro

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                       DEBURAU

                           

 

                        Affiche Deburau - Sacha Guitry film  

 

Un film de Sacha Guitry (1951) - Scénario et dialogues : Sacha Guitry.

 

Synopsis :

1839 : Les amours et les désillusions du célèbre mime des « Funambules », Jean-Gaspard Baptiste Deburau ; ses joies, ses échecs, ses conflits avec son fils Charles, qui veut suivre ses traces... sa passion impossible pour la Dame aux camélias, Marie Duplessis...

 

Distribution :

Sacha Guitry, Lana Marconi, Duvaleix, Jeanne Fusier-Gir, Jacques de Féraudy,  Jean Danet, Henry Laverne.

 

Ce film, est l'adaptation de l’étincelante pièce « Deburau », créée par S. Guitry en 1918.

 

 

 
Deburau (Sacha Guitry) et son fils Charles.

 

 

 

 

 

 

 

                    DEBURAU AU THÉÂTRE

 

                                                                  DEBURAU

 

« En 1914, j'écrivais Deburau. Alfred Bloch vient déjeuner chez moi et me demande à quoi je travaille. Je lui dis, alors, lui :

 

- Pourquoi n'allez-vous pas voir Mme Deburau. Elle pourrait vous donner bien des renseignements qui vous seraient utiles.

 

- Vous plaisantez ?

 

Et j'étais convaincu qu'il voulait plaisanter.

Il ne plaisantait pas. Mme Deburau était vivante encore, et je dirais, bien vivante même.

 

- Dans quel pays vit-elle ? Est-ce au fond de l'Ardèche ou bien de la Vendée ?

 

- Mais non, c'est à Paris.

 

- J'irai demain.

 

- Allez-y donc tout de suite.

 

- Elle doit habiter au diable. Moi, j'habitais, à cette époque, dans la rue Pergolèse. Et Alfred Bloch me répondit.

 

- Elle habite au coin de la rue Pergolèse et de la rue Malakoff. Je n'avais pas cent pas à faire pour aller chez elle. Trois minutes plus tard je sonnais à sa porte. Une vieille dame, avec un ravissant visage et des cheveux tout blancs, m'ouvrit la porte.

 

- Madame Deburau ?

 

- C'est moi, Monsieur.

 

Je n'en croyais pas mes oreilles et j'étais très ému. Par bonheur, je n'étais pas un inconnu pour elle et elle voulait bien me montrer les mille souvenirs dont elle était entourée. Les murs étaient couverts de tableaux, de dessins, d'aquarelles et de lithographies, mais il n'y avait pas de toutes les couleurs, car ce n'étaient que des Pierrots. Pierrot pleurant, Pierrot riant, Pierrot mangeant, Pierrot buvant.

 

Il y avait un Pierrot d'ivoire sur la pendule. Il y en avait partout, vraiment, et j'en étais émerveillé. Lorsque j'eus bien tout regardé, elle me dit:

 

- Et maintenant, je vais vous montrer ce que j'ai de plus précieux.

 

Et elle me conduisit devant un long coffre de bois noir dont elle souleva lentement, pieusement le couvercle. Dans le fond de ce coffre, il y avait, bien à plat dans ses plis, le costume blanc à longues manches et la petite calotte noire qu'avait portés vers 1840 le plus admirable mime qu'on eût jamais connu... »

 

Sacha Guitry - Le petit carnet rouge.

 

      

 

1918 : Sacha Guitry met en scène « Deburau », au Théâtre du Vaudeville.

 

 

                                                                         1919 Guitry et G. de Porto-Riche      

 

Distribution :

Sacha Guitry, Yvonne Printemps, Hiéronimus, Candé, Marcel de Garcin, Gildès, Max Morana, Félix Galipaux.

 

1926 : La pièce est reprise au Théâtre Sarah Bernhardt, avec la même distribution.

 

                 

 

 

 

 

 

 

                                                       BAPTISTE

 

1946 : Jean-Louis Barrault met en scène « Baptiste », une adaptation du film « Les Enfants du Paradis », au Théâtre Marigny. La pièce sera rejouée l’année suivante, au Théâtre des Célestins à Lyon. Marcel Marceau joue le rôle de Baptiste.

             

                              

 Mime Marcel Marceau 1947  

 

« …Je me présente en même temps que Béjart. J’emporte le rôle, j'avais plus le physique de l'emploi que lui ! »

 

                   Mime Marcel Marceau                 Mime Marcel Marceau

 

 

 

Au lendemain de la guerre Marcel Marceau devient, après Jean-Louis Barrault, le second disciple d'Etienne Decroux (1898-1991), inventeur de la marche sur place. Il travaille également avec Charles Dullin, avant de suivre sa propre voie.

 

 

« En 1947, j'ai quitté Barrault pour créer Bip au Théâtre de Poche. Le nom de Bip, je l'ai trouvé en m'inspirant du Pip du roman « Les Grandes Espérances » de Charles Dickens. »

 

 

 

 

               Etienne Decroux                Etienne Decroux 1920

 

 

     

« C'est assez extraordinaire de penser, qu'un comédien qui se produit devant des milliers de personnes a travaillé sa voix, mais pas son corps. C'est une infirmité ! » E. Decroux 

 

 

« J'affirme que rien n'est plus beau qu'un cadavre. Prenez un homme qui a été toute sa vie, envieux, sirupeux, calculateur, menteur. Son visage vous est insupportable. Mort, il a toute la noblesse d'un pharaon. Il suffit de peu de chose pour rendre un visage parfaitement obscène !  (…) Quand il joue, le corps peut aller jusqu'à l'extrême, il n'est jamais indécent. »

 

 

La marche sur place - E. Decroux

 
La marche sur place - Baptiste (J. L. Barrault)

 

 

 

 

                     Etienne Decroux                               Etienne Decroux

 

 

Étienne Decroux s'opposait aux mouvements périphériques du corps, mettant l'accent sur le visage et les mains. Il les décrivait comme « instruments du mensonge, séides du bavardage ».

                                           

 

      Etienne Decroux

   

                            

 

 

 

 

 

DEBURAU           

 

1950 : Sacha Guitry remet en scène « Deburau », au théâtre du Gymnase.

 

Distribution :

Sacha Guity, Lana Marconi, Christian Duvaleix, Jeanne Fusier-Gir, Jacques de Féraudy,  Jean Danet, Robert Seller, Yvonne Hébert, Michel François, Henry Laverne (du célèbre duo comique Bach et Laverne)…

 

 

 

 

 

DEBURAU                                      

 

1980 : Jacques Rosny met en scène « Deburau » au théâtre Édouard VII.  

 

Distribution :

Robert Hirsch, Jean-Philippe Puymartin, Jean-Pierre Chevalier, François Dalou, Claude Beautheac, Louis Amiel, Sophie Deschaumes, Jean-Claude Aubé, Dominique Davray.

                                                                                                                                                                                                                                                                                   

                     Deburau - Robert Hirsh 1980                               Robert Hirsh 

        

 

Robert Hirsch trouve l’un de ses meilleurs rôles avec Deburau, et remporte un grand succès. Il joue près de 2 saisons…                             

 

« ... Ce jaillissement ininterrompu de l’inspiration et de l’écriture... Éblouissant Sacha Guitry ! Nous comprenons à peine quels trésors, en partant, il nous a laissés. La carrière de Guitry ne fait que commencer... ».  François Chalais

 

                                       

 

 

 

 

                                           Le  PIERROT de DEBURAU 

 

 

 

Pierrot

 

 

 

Jean-Gaspard Deburau dit Baptiste, renouvelle avec succès, l’art de la pantomime française avec Pierrot, dont l’origine remonte aux bateleurs de l’Antiquité, et au « Predrolino » de la Commedia dell'arte et des Foires.

 

 

Il modifie le costume traditionnel, renonce à la collerette et porte un pantalon flottant ainsi qu’une longue blouse ample, afin de jouer de tout son corps et obtenir une plus grande liberté de mouvement. Le maquillage change également ; il ne s’enfarine pas, mais cuit le blanc dans l’eau avant de le sécher 15 jours. Les cheveux, placés sous un bonnet noir bien serré, accentuent la pâleur du visage.

 

 

Pierrot prend sa revanche sur Cassandre et Arlequin, dont il était le souffre-douleur, mais également sur le beau Léandre et la folâtre Isabelle.

 

                                                                         Arlequin comedia dell' arte                                   Isabella comedia dell' arte

 

 

Il reçoit parfois le juste salaire de ses mauvais tours, soldé comptant en coups de Bâton et de Canne, en coups de pied et en soufflets ; mais il a pris soin de compenser d'avance... ?

 

 

           Deburau - pantomimes 1842              

 

 

« Ce que Pierrot a reçu et donné de coups de pied dans sa vie, est incalculable. Mais, dans cette longue « savate » (qu’on nous passe le mot) qui formait son répertoire, quelle grâce inimitable à recevoir les coups, quelle adresse à les distribuer, quelle merveilleuse prestesse, quel aplomb dans la gaucherie… » 

 

                               

Son personnage annonce le clown de cirque, qui s'imposera à la fin du 19e siècle. 

 

 

 

Deburau - costumes

 

 

 

« Citons ses meilleures pièces :

 

Le billet de mille francs. — Arlequin et l’œuf d’or. — Ma mère l’oie, Le bœuf enragé. — N'omettons pas le - Diable à quatre démons -, arrangé en pantomime, dans lequel Deburau en Maître Jacques le savetier, montra un naturel et une verve comique remarquables. »

 

 

 

                                                                                                                                                                                                                                                                                       Deburau - signature

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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