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- La guerre des chansons.

- Théâtre.

- La compagnie des " Tape-dur."

 

 

 

 

                   

 

        THÉÂTRE,  CHANSONS, SOUS LE DIRECTOIRE

 

 

« En 1795, les Jacobins et les « exclusifs » ne sont pas à la fête ! Pointes meurtrières de petits journaux, chansons, calembours ; les mots sont des étrivières, flagellant les épaules de la Révolution. Hippolyte Méhée de la Touche publie « La Queue de Robespierre » et les pamphlets sont légions. Les violences verbales et physiques contre les Jacobins », se multiplient à travers le pays ! »

 

« Dans les théâtres, la jeunesse dorée des muscadins, applaudit les allusions hostiles à la République, et dans les rues, le chansonnier Ange Pitou répand des refrains royalistes» 

 

 

 

                  Ange Pitou chanteur Place Saint Germain l'Auxerrois                            Ange Pitou - chansonnier royaliste

         

 

 

 

 

LA GUERRE DES CHANSONS

 

Le baryton Garat, Alphonse Martainville et le chansonnier Ange Pitou mènent une agitation bruyante dans le quartier du Palais-Royal ; C’est la « Guerre des chansons », la « Marseillaise » contre le « Réveil du Peuple »

 

 

                       Pierre-Jean Garat - chanson révolution                                 

                                     Garat

 

 

 

     LE RÉVEIL DU PEUPLE 

 

« Peuple Français, peuple de frères,

Peux-tu voir sans frémir d'horreur,

Le crime arborer les bannières

Du carnage et de la terreur ?

 

… Partage l'horreur qui m'anime !

Ils ne nous échapperont pas. »

 

… Ah ! Qu'ils périssent ces infâmes,

Et ces égorgeurs dévorants,

Qui portent au fond de leurs âmes

Le crime et l'amour des tyrans !

 

… Voyez déjà comme ils frémissent ;

Ils n'osent fuir, les scélérats !

Les traces de sang qu'ils vomissent

Décèleraient bientôt leurs pas.

 

Oui, nous jurons sur votre tombe,

Par notre pays malheureux,

De ne faire qu'une hécatombe

De ces cannibales affreux. »  Sourigières 1795

 

 

   1795 Le réveil du peuple - révolution

 

 

 

 

 

LES COLLETS NOIRS

 

« Je composais ce vaudeville en juillet 1797, alors que l’on se faisait la guerre à Paris pour un ruban, un collet rouge ou noir, pour des souliers pointus ou carrés, et surtout pour les nattes… Je voulais simplement voir les deux partis s’amuser de leurs ridicules, et on m’arrêta lorsque je chantais cette chanson  pour la 4e fois. »

 

 

                       Ange Pitou Chansonnier Incroyable

 

  Ange Pitou - auteur de la chanson

 

« Faut-il pour un collet noir

Pour une perruque blonde

Pour une toque, un mouchoir

Bouleverser tout le monde

Les frondeurs de cette mode

Comme moi dans un boudoir

N’ont rien vu de plus commode

Qu’un collet bordé de noir…

 

Si d’un pantalon crasseux

D’une robe rouge ou grise

Aristide est amoureux

Qu’il se vêtisse à sa guise

Si le bonnet et la pique

Peuvent flatter son espoir

Qu’il les prenne sans réplique

Moi je veux un collet noir. 

 

On peut sans être malin

Vous dire avec assurance

Que c’est l’habit d’Arlequin

Qui sied le mieux à la France

Car le démon de la mode

Chez nous du matin au soir

Fait, défait et raccommode

Collet rouge, et blanc et noir. »

 

 

 

 

 

 

 

                                                            THÉÂTRE

 

1793. À Paris, malgré les scènes lugubres qui renouvelaient, les théâtres faisaient leurs affaires. Les restaurants et les cafés étaient pleins, les promenades fréquentées comme à l'ordinaire, et l'on se divertissait les jours de repos, dans les guinguettes des faubourgs. Les occasions de faire toilette ne manquaient pas, pourvu que ce fût sans faste.  

 

 

 

 

                                   Je fuis les Muscadins ! Estampe

 

 

« Je fuis les Muscadins, j’aime l’Égalité

Malgré l’aristocrate, qui veut la Royauté,

Nous aurons la victoire, vive la République

Et ma musette jouera les airs Patriotiques. » 

 

 

« Dans les théâtres on s’affronte… pièces interrompues, acteurs conspués ! Durement moqués, injuriés sèchement dans leurs habits, les habitués du théâtre Feydeau, vont siffler à l'Ambigu-Comique; on se bastonne un peu, on crie, contre-crie, on s’empoigne en sortant ! Les Parisiens se demandent s'ils ne vont pas avoir la guerre civile pour une querelle de marchandes de modes. »

 

 

 

ANECDOTES...

 

Théâtre de la Cité-Variété : « L’intérieur des Comités révolutionnaires. »  Ducancel    

 

                           Théâtre de la Cité-Variétés 1800                                 L'intérieur des comités révolutionnaires ou les Aristide

 

 

27 avril 1795 : Cette pièce est le coup d’état de la réaction, la victoire de Thermidor. Dans un mois, elle sera jouée dans toute la France. Elle fera patienter 8 jours, les impatients de la guillotinade de Fouquier-Tinville. Cette pièce sera le pilori des Jacobins, le bûcher du bonnet rouge ! Elle ouvre l’ère de ces représentations orageuses où sur un cri, sur un mot, toute la salle est prête à broyer un homme désigné à ses colères, soifs de sang… pitiés qui se tournent en fureur ! … La toile est tombée.

 

Après le spectacle, le public ne s’en va pas. Il appelle, il tempête, il crie, il hurle : l’auteur !... Une demi-heure… Enfin l’ouragan se tait, le public s’apaise, le silence est fait : Un homme debout sur une banquette du parterre, s’écrie face au public :

 

« Je demande que l’on vote des remerciements au courage de l’auteur qui, en présence de 60 comités révolutionnaires de la capitale, n’a pas craint de les immoler sur la scène ! » 

 

 

Théâtre de l’Ambigu-Comique : « Le Concert de la rue Feydeau ou la Folie du jour. » Perrin et Cammaille

 

 

                         À l'entrée du Théâtre de l'Ambigu-comique 1800                                 Le concert de la rue Feydeau ou la folie du jour - Perrin e

 

 

 

 

ACT 1

3 février 1795 : Cette pièce met en scène des soirées musicales très à la mode, où se produisait le célèbre Garat. Il y avait un rôle de jeune fat, parfaitement ridicule, qu’un autre personnage apostropha de « Muscadin.» À ce mot, un orage éclate dans la salle… sifflets, huées… La réaction fut si violente, que les jeunes élégants s’élancèrent sur scène, sommant l’auteur de rayer ce mot, qui les avait blessés. Perrin s’avança au milieu du groupe menaçant, prit la parole et dit d’une voix ferme :

 

« Messieurs, le mot n’était pas dans le manuscrit, mais il y sera demain, et l’acteur le répétera. »

 

Cette déclaration si nette et imprévue produisit un instant de stupéfaction, bientôt suivi d’un tumulte furieux. Les acteurs se précipitèrent autour du vaillant auteur, et le rideau tomba sur la mêlée.

 

 

 

ACT 2

Le lendemain, l’affiche de l’Ambigu-Comique, annonçait la seconde représentation de cette pièce. Tous les Muscadins de Paris s’y donnèrent rendez-vous, de bonne heure... Le commerce, toujours à l’affût des circonstances, exploita celle-ci. Sur toute la ligne des boulevards, stationnaient des marchands de cannes qui firent un immense débit de leur marchandise.

 

« Chaque spectateur avait sa canne. Les acteurs jouaient la canne à la main. Les musiciens de l’orchestre, les machinistes, les garçons de théâtre, étaient armés de joncs et de bambous. …

 

Lorsque la scène critique arriva, un frémissement parcourut l’assemblée. Le mot « muscadin » fut répété, et comme la veille, la tempête éclata et il en fut de même aux représentations suivantes, toujours la foule, toujours le mot et toujours la bataille.

 

La police aurait pu défendre la pièce, mais à cette époque les scènes de désordres étaient si fréquentes, si énormes, que l’administration républicaine laissa aux citoyens, le plein exercice du droit sacré de se donner des coups de bâton. De sorte, que la pièce, grâce à son mot « irritant », fit salle comble pendant un grand nombre de représentations, le théâtre encaissant de superbes recettes… Les Muscadins de guerre lasse, abandonnèrent le champ de bataille. »

 

 

 

ACT 3        

                          Théâtre des Variétés vers 1800                                                      Le concert de la rue Feydeau ou l'agrément du jour - Marta

                                Théâtre des Variétés

 

 

19 février 1795 : La réaction ne se fait pas attendre, le directeur du Théâtre des Variétés au jardin Égalité, programme une pièce de Martainville et Chaussier : « Le Concert de la rue de Feydeau ou l'Agrément du jour ! »

 

 

« Martinville a restauré en France le vaudeville politique ; je ne lui en fais pas mon compliment. Le vaudeville s’attaque toujours aux vaincus ; quand un parti succombe, il met son oraison funèbre en couplet. Il porte les cadenettes et la haute cravate de la jeunesse dorée ; il fait le moulinet avec son gros bâton, il a toute la rage et le venin des amis de Fréron et chante d’une voix furieuse :

 

 

 

                                     Martainville Alphonse - théâtre

 

« Lorsque l’on voudra dans la France,

Peindre des monstres destructeurs,

Il ne faut plus de l’éloquence

Emprunter les vives couleurs.

 

On peut analyser le crime :

Car, tyran, voleur, assassin

Par un seul mot cela s’exprime,

Et ce mot là, c’est… jacobin. »

 

 

« Les jacobins se montreront tolérants. Quand l’auteur de la pièce fut traduit devant le tribunal révolutionnaire de Fouquier-Tainville ; à l’appel de son nom, précédé d’un de, Alphonse Martainville fait observer au président qu’il n’est pas du tout noble, et qu’il se trouve devant lui pour être « raccourci » et non pour être « allongé ».

 

Le tribunal révolutionnaire rit pour la première et dernière fois, et Martainville sauva sa tête ! »

 

 

 

 

 

 

 

        La COMPAGNIE des "TAPE-DUR" de ROBESPIERRE 

 

« Pendant la Terreur, Robespierre se trouvait protégé d’une compagnie de garde du corps, armés de grosses cannes, appelées « Juges de paix », et protégeait leur chef. »

 

 

                        1795 La terreur blanche                                         Massacres de septembre 1792

 

 

« On appelait les Tape-Durs, une compagnie de coupe-jarrets, à la solde du gouvernement révolutionnaire. Ils sont armés de bâtons tordus, noueux auxquels ils donnaient avec un ton dérisoire le nom de « Constitution de l’An 3.» Ils volent, rackettent, arrêtent les plus suspects… Leur point de rendez-vous se trouve dans un café près du Théâtre Italien, tenu par le citoyen Chrétien.

 

 

 

 

Ils ont dit…

 

« Tout ce monde là était armé d’épées, se sabres, de pistolets, sauf ces terribles hommes à moustaches qui restaient fidèles à leur tape-dur ou bâton constitutionnel, comme aux premiers temps de la République. »

 

« C’était une vraie douleur pour l’homme juste,  de voir passer ces misérables qui allaient par bandes. On baissait les yeux devant leurs regards farouches ; ils ne parlaient que d’arrestation et de faire périr les « suspects »… Quelle République bon Dieu, que celle, qui assise sur des cadavres, des tombeaux et des débris, ne devait avoir pour chefs et pour sujets que des athées, des voleurs et des assassins ! »

 

 « Lorsque le comité de sûreté générale avait besoin de quelques troubles, on envoyait les Tape-Durs… Ils marchaient la tête levée, la menace à la bouche avec des physionomies d’assassins… »

 

« Maillard, leur chef, avait été l’un des présidents des « boucheries » de septembre 1792. Avec sa compagnie des Tape-dur, composée d’assassins armés de bâtons noueux, ils parcouraient le Palais Royal, insultant les passants et arrêtant les personnes suspectes et étrangères. »

 

 

 

 

 

Quelques noms...

«  … L’instant d’après arriva le citoyen Maillard, surnommé le « Tape-fort » et le « Tape-dru », accompagné de 2 hommes à longs sabres et à grandes moustaches. A peine m’eut-il aperçu qu’il donna l’ordre de me faire rentrer dans mon cachot. J’ignorais qui il était et quelle était sa puissance ; aussi je ne pus m’empêcher de lui témoigner ma surprise sur la manière dure avec laquelle il me traitait... »

 

 

 

 

MAILLARD  LOUIS-STANISLAS, dit SÉNART.

 

                Louis Stanislas Maillard - le tape-dur

 

Surnommé « Tape Dur », « Tape-dru » ou « Tape-fort », Maillard était un escroc chassé du régiment pour vol. Cet ancien capitaine des volontaires de la Bastille en 1789, deviendra le commandant en chef d’un groupe appelé : « La compagnies des « Tape-dur ! » Sa horde d’assassins était composée de ce qu’il y avait de coupe-jarrets sur le pavé de Paris. » 

 

Maillard préside un tribunal populaire, à l’Abbaye et aux Carmes pendant les massacres du 2 Septembre 1792 auxquels il participe activement ; Il sera surnommé : Le « Grand juge de l’Abbaye », « L’homme de septembre » ou « le chef des massacreurs. »

 

 

                                                                                   Massacres 1792 Les septembriseurs

 

 

« Maillard, avec les siens, devait immoler les prisonniers de l’ « Abbaye ». Une lettre du comité, trouvée à sa mort, lui recommandait de « disposer » de sa bande d’une manière utile et sûre ; de s’armer d’assommoirs, de prendre des précautions pour empêcher les cris des mourants, de faire porter les coups sur la tête, d’expédier promptement, de faire emplette de vinaigre, pour laver les endroits où l’on tuerait de crainte d’infection, de se pourvoir de balais de houx pour bien faire disparaître le sang et de voitures pour transporter les cadavres, de chaux même pour les consumer, de bien payer, et surtout d’avertir le comité, d’un instant à l’autre, de tout ce qui se passerait. »

 

 « Pour résumer en une seule phrase notre opinion sur Maillard, nous dirons : il a fait beaucoup de mal, mais il eût pu en faire davantage encore. »

 

 

 

 

 

NICOLAS, le Tape–Dur :

 

« Dans les premières années de la Révolution, les patriotes ne laissaient pas sortir Robespierre seul, car il courait plus de dangers qu’aucun de nous ; c’était Nicolas qui l’accompagnait toute l’année ; grand et fort, armé d’un simple bâton, il valait à lui seul une compagnie de muscadins. »

 

« Un certain Nicolas, le « tape-dur », juré et imprimeur du Tribunal révolutionnaire, escortait Robespierre avec ses estafiers armés de bâtons. » 

 

 

 

                         Tribunal révolutionnaire 

                                  Le tribunal révolutionnaire

 

 

 

 

CHRÉTIEN :

 

Juré au tribunal révolutionnaire, il avait pour clientèle dans son café rue Feydeau, la compagnie des Tape-durs, souteneurs armés d'un gros bâton qu'ils appelaient « la Constitution de l'An 3 ! »

 

« Comme je passais devant le café de Chrétien, j’ai été vu par le citoyen Guffroy, député à la Convention et journaliste ; je crois qu’il était ivre, car il est sorti en criant après moi et disait en me montrant aux passants : « Voilà le vrai tape-dur ! Quand celui-là a rasé les aristocrates, il n’y a pas de danger que le poil leur repousse ! Voilà le plus solide travailleur de la République ; tant qu’il aura de l’ouvrage, ça ira ! Il voulait me faire boire avec lui chez Chrétien, mais j’ai eu honte pour lui et je me suis sauvé. »       

 

« La gloire avait aussi son tarif, ses « héros »... Nous verrons bientôt les « tape-dur », nobles gardes de Robespierre et de Henriot, trainer fièrement pour 15 sous leur noueuse massue ; nous verrons ces misérables semer la triple épouvante, et du nom de leurs maîtres, et de leur mine scélérate, et des haillons de leur misère. Les scènes les plus impudentes se renouvelaient chaque jour. »

 

 

             « Le peuple ne s'est pas levé pour entendre des phrases, il veut des victimes ! »  Henriot

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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